Ensemble de salon brutaliste

On est en 1978. Une villa paumée sur la côte. Le soleil tape, les volets sont mi-clos, y’a une tension dans l’air. Le héros, une gueule cassée genre ancien flic devenu détective privé, débarque. Lunettes teintées, costard froissé. Il s’assied dans ce canapé, sort une clope. Le cuir des sangles grince, le velours vert absorbe la lumière comme un secret bien gardé. Face à lui, une femme fatale au regard trop fixe.

— Alors, on commence par les politesses ou on passe direct aux explications ?
Silence. Elle s’assied sur un des fauteuils, les jambes croisées.
— Je savais que vous finiriez par venir ici.
— Ouais, tout le monde finit par s'asseoir quelque part.

Ce salon, c’est une scène de crime potentiel, un décor de dialogue tendu, un témoin silencieux d’histoires qu’on n’a pas envie d’entendre. Bois massif, sangles en cuir qui soutiennent plus que des coussins, et ce velours vert... couleur des secrets bien planqués. Si ce salon pouvait parler, il te raconterait des affaires louches, des deals foireux et des rendez-vous qui n'auraient jamais dû avoir lieu. Mais il se tait. Comme toi, quand tu t’y poses.